Notre village se situe aux confins Nord-Est de la Vôge dans un défilé de vallées humides entourées de collines fortement boisées. La configuration du terrain et sa situation géographique en ont fait un lieu de passage réunissant le bassin du Rhône et celui du Rhin. De nombreuses traces de voies romaines attestent qu’une route passait sur les hauts de Senade, reliant Luxeuil à Arches, pour se diriger ensuite vers Strasbourg. Le promontoire où se situe l’église est une butte de sable d’origine glaciaire, époque où les langues de glace descendant du Hohneck étaient diffluentes vers l’ouest et envahissaient nos vallées. Plusieurs glaciations et réchauffements du sol de lapériode quaternaire ont provoqué cet amoncellement : un éperon qui prend naissance à la Croix Georges et s’avance en promontoire vers l’Est, pour dominer la vallée de Géroménil.

De nos jours, à cet endroit où le village a pris naissance, se situent l’église, la mairie et les maisons entourant la place.

Hadol la Tour : nom porté jadis par la partie du village où se trouve l’église. 

Notre contrée était habitée par quelques tribus gauloises de race kymrique, parlant le celtique, et dont le centre avec les chefs principaux se tenait à Arches.
Leurs misérables demeures étaient construites à proximité des points d’eau, principalement vers la Houssière et Buzegney (premiers lieux habités de la commune). Les nombreux ravins dissimulés dans la brousse sauvage de l’époque et à proximité de la grande forêt (Sylva Vosegus) constituaient pour les habitants des refuges sûrs en cas d’invasion.
Ces paisibles populations avaient été souvent envahies par des peuplades venues de Germanie. Croates, Germains et Suédois déferlèrent dans nos vallées, ils pillaient et brûlaient les chaumières, saccageant tout sur leur passage apportant la misère.
Lasse de toutes ces incursions, la population commença à réagir en s’organisant pour mieux assurer sa protection : c’est ainsi que le promontoire de Hadol fut considéré comme stratégique malgré sa faible altitude.

 

La Tour vue du ciel


1000 ans d’histoire

En l’an 1005, une Tour fut érigée à l’extrémité de cet éperon aride et dénudé dominant la vallée. Elle permettait aux guetteurs d’assurer la surveillance des horizons situés à l’Est. Tous les mouvements anormaux repérés, feux ou déplacements de troupes étaient signalés à la population environnante. Les habitants venaient se renseigner et décidaient des mesures à prendre.
Le clocher de l’église se situe exactement à l’emplacement de cette Tour ; elle a servi de base à sa construction lorsqu’elle n’a plus eu son utilité primitive. 
Actuellement, sous le porche de l’église, on peut lire l’inscription gravée dans la pierre par nos ancêtres, chapeautée par une arme d’Hast (lance de défense des Gardes) :

Parallèlement à sa construction, sur la place environnante, des murailles se dressèrent autour du promontoire permettant de réaliser des terrasses. Trois portes cochères, au Nord, au Sud et à l’Est fermaient la place en cas de besoin, ce qui apportait aux habitants et réfugiés une certaine sécurité tout en permettant de s’organiser. Ces portes existaient encore au siècle dernier mais le développement intensif de la circulation a eu raison de leur existence.
D’imposantes caves voûtées sous les bâtiments actuels (cure et anciennes écoles), permettaient d’engranger des denrées afin de constituer des réserves en cas de nécessité.